À la rencontre de Matthias Rabel, chargé de formation à la transition numérique au SITIV

Former, ce n’est pas juste dérouler un savoir. C’est s’adapter à la personne en face, comprendre ses besoins, et lui donner envie d’apprendre.

Matthias Rabel, Chargé de formation à la transition numérique au SITIV

Une nouvelle mission pour accompagner la transition numérique

Depuis janvier 2024, Matthias Rabel occupe un poste nouvellement créé au sein du SITIV : chargé de formation à la transition numérique, rattaché au service relation adhérents. Ce poste a été imaginé pour renforcer l’accompagnement des collectivités dans leur appropriation des outils numériques, mais aussi pour structurer l’offre de formation interne. 

« Ce rôle a vraiment deux dimensions : former les agents des collectivités à des sujets comme les outils collaboratifs, la cybersécurité ou le numérique responsable, et en parallèle structurer, formaliser tout ce qui touche à la gestion de la formation. »

Structurer, former, accompagner

Ses missions varient selon les jours. Lorsqu’il anime des sessions, il est sur le terrain. Les jours sans formation sont dédiés à la partie organisationnelle et à la conception de projets. Il peut s’agir, par exemple, de gérer des formulaires d’inscription, de concevoir des tests, ou de suivre les actions en cours.

Il travaille en étroite collaboration avec Stéphanie, au sein de la même équipe, qui l’épaule sur la partie administrative et qui s’investit également dans les actions de formation. « Elle a commencé à travailler sur un parcours pour les nouveaux arrivants, et j’aimerais vraiment l’accompagner sur ce projet. »

L’écoute au cœur du métier

Pour Matthias, s’adapter est la qualité clé d’un bon formateur. « Il faut pouvoir s’ajuster à la personne que l’on a en face, que ce soit un agent de collectivité ou un collègue du SITIV. L’écoute est essentielle, aussi bien pour former que pour collaborer. »

Un formateur, selon lui, ne se contente pas de « réciter » un contenu. « Ce n’est pas juste arriver les mains dans les poches et dire ce qu’on sait faire. Il y a énormément de préparation en amont. Une bonne formation, ça se construit avec attention

Développer la culture numérique et les outils d’apprentissage

Parmi ses idées pour les mois / années à venir : étendre la démarche d’accompagnement au plus près des collectivités, développer une logique de formation-découverte sur site, et renforcer les modules de e-learning.

« On a déjà des outils, mais le e-learning pourrait être bien plus développé. L’idéal serait qu’en appelant le support, un utilisateur puisse être redirigé vers un tutoriel clair. Pour cela, il faut que le contenu soit bien pensé et bien intégré. »

Transmettre, tout simplement

Comment expliquer son métier à un enfant ? Il répond avec simplicité :
« J’apprends des choses aux autres, et j’aide aussi ceux qui vont ensuite enseigner à leur tour. Mon rôle, c’est de faire en sorte que tout le monde puisse apprendre dans un cadre agréable. »

Et c’est bien ce qui donne du sens à sa fonction. « J’espère que mon travail facilite la mission des agents SITIV qui forment à leur tour, et que les collectivités se sentent plus à l’aise avec le numérique. »

Un parcours tourné vers la pédagogie

Issu du développement web, Matthias commence à enseigner très tôt, dès sa première alternance, en donnant des cours à des étudiants en première année. « J’avais 21 ans, et je me suis retrouvé face à des personnes plus âgées, parfois en reconversion. C’était un vrai défi de trouver la bonne posture de formateur à cet âge-là. »

Il tente ensuite une carrière de développeur, mais l’expérience ne correspond pas à ses attentes. « J’adorais le développement, mais en entreprise, je me suis rendu compte que ce n’était pas ce que je cherchais. Le côté humain me manquait. »

Il se tourne alors vers la formation bureautique, d’abord en distanciel pendant la période Covid, puis en présentiel, jusqu’à rejoindre le SITIV.

Un moment de bascule

Une expérience l’a particulièrement marqué : celle d’un participant en formation bureautique. « En début de session, il m’a dit : ‘normalement, c’est maintenant que je raccroche et que je vous bloque’. Il détestait l’informatique. »

Au lieu de suivre le programme prévu à la lettre, Matthias prend le temps de comprendre son profil et ses besoins réels. « On a finalement parlé pendant deux ou trois heures, j’ai adapté la formation. Il n’avait pas besoin d’Excel, mais d’un autre rapport au numérique. Et il est resté. On a créé un lien. C’est là que j’ai compris l’importance d’écouter vraiment. »

De l’indépendance à la stabilité

Avant d’intégrer le SITIV, Matthias était formateur indépendant. « C’était une expérience très formatrice, mais il fallait tout gérer seul : les clients, la fidélisation, l’organisation, les contenus. Cela demandait beaucoup de temps, d’énergie et de remise en question constante. »

Il rejoint le SITIV pour retrouver un équilibre, avec un cadre plus structuré et un vrai sens de la mission publique. « Dans le privé, on pense en premier à la rentabilité. Ici, l’objectif, c’est de transmettre et de servir. Ça change tout. »

Une mission publique qui a du sens

Parmi les projets qui l’enthousiasment, il cite la formation de formateurs menée en interne. « Elle a rassemblé plusieurs agents autour d’un objectif commun. Elle a répondu à un besoin réel et concret, et elle permet déjà d’imaginer d’autres améliorations. »

Ce type d’initiative reflète ce qui le motive au quotidien : accompagner, structurer, et faire progresser collectivement les compétences au service des communes.

Trouver l’équilibre

L’équilibre entre vie professionnelle et personnelle est une priorité. « J’ai quitté le statut d’autoentrepreneur pour ça. Aujourd’hui, je travaille sur quatre jours et demi et j’ai mes vendredis après-midi. Ce rythme me permet de mieux compartimenter. »

Côté passions, il reste dans l’univers numérique, mais différemment. « Je suis très passionné par les jeux vidéo. Ce n’est pas une coupure totale avec l’écran, mais c’est une manière différente d’utiliser le numérique, sans rapport avec mon travail. »

Travailler ensemble, toujours

S’il devait résumer son métier en une phrase, Matthias n’hésite pas :
« Mon travail n’a de sens que s’il s’intègre dans un travail d’équipe. Seul, il ne sert à rien. »

Un état d’esprit qui illustre bien la démarche du SITIV : former, transmettre, mais surtout collaborer pour accompagner les transitions numériques des collectivités, ensemble.

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